UN TEMPLE DU SAVOIR DEVORE PAR LES BROUSSAILLES

En Côte d’Ivoire, tous ceux qui ont fait l’école primaire s’en souviennent. Où et quand a été construite la première école en Côte d’Ivoire ? Nous avons tous répondu à cette question. La réponse est dans nos livres scolaires. Noir sur blanc. Hélas, cette école qui devrait être un lieu touristique est tombée dans les oubliettes. La broussaille s’est emparée des lieux.

Les bâtiments, faits de matériaux très résistants, sont encore là, visibles. Ils restent à l’assaut des pluies torrentielles et à l’usure du temps. Cependant, la nature ayant horreur du vide, des arbres, des lianes, des herbes ont pu conjuguer leurs forces pour tuer l’âme de l’école. On y trouve un champ de manioc et une bananeraie. L’école de nos souvenirs ancestraux. L’école, témoin de notre passé douloureux. Les images vues sur le Net sont décevantes et posent mille et une questions. Pourquoi a-t-on laissé l’ancêtre de nos écoles sombrer dans un tel état ? Cette école témoin, vestiges de notre savoir et de nos connaissances.

Pourquoi ? Pourquoi ? Que c’est aberrant ! Doit-on encore parler de cette école dans les livres scolaires ? Il suffit de regarder ces images pour prendre sa part de colère contre nos autorités. Il suffisait pourtant de peu de moyens financiers pour assurer la survie de l’école d’Elima. Perdre cette école, c’est perdre une partie de notre histoire. Les historiens ne diront pas le contraire. Eux qui travaillent à restituer le passé au présent pour que le futur s’en saisisse. L’école d’Elima a été créée le 08 août 1887, avec pour premier instituteur, Fritz-Emile Jeand’heur, venu d’Algérie. Elle a démarré avec 33 élèves Africains qui furent les premiers lecteurs en langue française. L’histoire enseigne également que c’est à Elima que les premières plantations de café en Côte d’Ivoire ont été créées par Arthur Verdier.